Les problèmes environnementaux actuels m’ont permis de remettre en question ma pratique photographique amorcée en 2012, en interrogeant ses matières premières et son écoresponsabilité.

Glanant fruits et légumes à la fin du marché, faisant pousser des aromates sur mon balcon et allant cueillir des plantes sauvages comestibles et médicinales, je confectionne du papier végétal comestible.

Ma pratique fait ici appel aux gestes du fabriquant de papier, du jardinier/cueilleur et du photographe du 19ieme siècle qui préparait longuement ses plaques photosensibles avant exposition.

Cette manière de procéder dénote totalement de la photographie instantanée du 21ieme siècle pour replacer la photo dans une temporalité de l’ordre du vivant, quant à la cueillette de certains végétaux, mais aussi dépendant de la météo pour ce qui est de l’insolation des images.

2020-2021


    
    

Papiers végétaux composés de légumes glanés à la fin du marché hebdomadaire.
 

2020-2021
       
                            Endives

           
                       Endives au paprika

         
                           Poivron rouge

           
                     Epinards et Betteraves

         
       Pomme Orange Banane Carotte

           
                                Orties

           
                                  Epinards


L’AMAP du Rouinet, entre bénévolat et photographie.
L’apprentissage du maraîchage par l’image. 

2019-2021


La photographie et sa pratique génèrent de la pollution à chaques étapes.
De l’extraction des matière premières (terres rares, métaux lourds) pour la fabrication des boitiers, en passant par l’utilisation consommatrice d’énergie, d’encres, de data centers, de papiers, de produits chimiques argentiques etc jusqu’à l’objet déchet et sa chaine de recyclage parfois floue.
C’est donc à mon échelle que j’ai récupéré les chutes de papiers photos (marges découpées, impressions ratées) jetés par les élèves de mon école photo afin de fabriquer une cagette qui me permet d’aller glaner fruits et légumes au marché et d’ensuite créer mon papier 100% végétal. 

2020-2021







C’est une incubation dans l’appareil photographique, mais aussi lors de la prise de vue que j’ai mis en place pour cette série de portraits. Interrogeant la relation au modèle avec mes amis proches et ma famille, j’instaure une pause photographique (à défaut d’une pose) dans laquelle le sujet s’abandonne.

La pratique de l’argentique et le choix de mon appareil photographique me place dans un rapport au temps différent de l’instantané, loin de la rapidité. Car la serre représente ce qui croit, ce qui pousse lentement et à l’abri, c’est pourquoi chaque modèle est pris en photo dans son « chez lui » à la lumière naturelle.

Ces portraits montrent tout mais ne disent rien, de part l’expression neutre et muette qui rend le regard puissant et communicateur.

2018-2019 Exposé à la biennale d’Issy les moulineaux, Paris